Il faut se reporter au cœur des années 70 pour observer le début de la petite histoire de la Maison des Jeunes de Farnham, alors que le Québec, à l'instar des pays occidentaux, était encore sous l'effet des grands mouvements de contestation des années 60 qui ont bouleversé les valeurs de nos sociétés. Le Québec entrait dans une période de grande transformation des valeurs traditionnelles imposées par la religion et de l'encadrement familial. La société fait place à de nouvelles valeurs basées sur l'individualisme et les libertés personnelles. On assiste à une redéfinition de la famille et du rôle de la femme dans la société.
La rapidité des changements occasionne des flottements dans la société. Alors que certain jeunes poursuivent le mouvement de contestation du début des années 70, bon nombre d'entre eux délaissent les grands débats touchant les structures de la société.Devant ces changements, le fossé se creuse entre les jeunes et le monde des adultes. Il y a une augmentation de la marginalité chez les jeunes: augmentation de la délinquance, de la consommation de drogue, du décrochage scolaire, de la prostitution, des enfants battus, de la violence, etc.Les remises en question des années 60 et du début des années 70 concernant le fonctionnement de la société ont influencé nombre de jeunes et d'organisations du milieu qui s'intéressent aux jeunes. On veut maintenant faire les choses autrement en comptant davantage sur le milieu naturel et en considérant les jeunes dans leur globalité.Ce changement de perspective a également été engagé au Québec en 1975 par les travaux du comité BATSHAW. Les travaux de ce comité, limités au début à une étude des écoles de réforme, se sont élargis aux besoins plus globaux des enfants et des adolescents.Les conclusions du comité ont apporté un souffle de fraîcheur aux organismes communautaires jeunesse et aux jeunes en général. Le comité recommandait de s'intéresser aux jeunes avant qu'ils commettent un délit ou qu'ils soient victime d'abus, pavant ainsi le chemin d'une future législation en matière de protection de la jeunesse. Il statuait également que les jeunes avaient besoin de «lieux où ils pourraient se laisser aller à leur fantaisie». Ces lieux devaient en plus être structurés autour de concepts d'animation engageant la participation active des enfants. (BATSHAW 1976).
Or, c'est dans ce contexte que la Maison des Jeunes de Farnham vit le jour en 1977 grâce à un groupe d'intervenants du CLSC, des gens du milieu et de jeunes qui avaient le goût de s'impliquer avec les ados en un lieu de rencontre et loisir sain dans une municipalité où les lieux de rassemblement étaient rares.Ce groupe de travail a fait une demande de charte avec comme référence un projet pilote d'une Maison des Jeunes de Brossard «l'escalier en mon temps».Par la suite, une assemblée de fondation a permis d'élire leur premier CA. Des bénévoles sont venus se greffer au projet. Il y a eu des soubresauts de fréquentation et maintenir un projet stable et bien organisé était difficile. Le projet fut mis sur la glace.
En 1981, le centre des jeunes de Farnham fut fondé avec une nouvelle charte et un nouveau désir d'offrir un espace de qualité pour les ados. La Maison était toujours située au Centre-Ville et les ados ne se sont pas fait prier pour y venir régulièrement. Il y avait une bonne fréquentation, puis vint le premier déménagement du «centre» au-dessus du bureau d'assurance-chômage de l'époque.
Le projet faisait son bout de chemin malgré des difficultés de financement et d'organisation. Le deuxième déménagement coïncida avec le deuxième creux de vague beaucoup plus important.En 1984, l'organisme parvient à obtenir une subvention du ministère des affaires sociales, ce qui a permis l'embauche d'une coordonnatrice à plein temps.Après avoir échoué sur le plan du conseil d'administration représentant différents acteurs de la communauté, le CLSC mit la main à la pâte. Le CLSC joua un grand rôle dans la réorganisation du fonctionnement du centre des jeunes. Un nouveau coordonnateur fut embauché et une nouvelle philosophie sur la participation des jeunes fut instaurée.Des lors, on assiste à une nouvelle dynamique qui va maintenir son rythme et développer des outils démocratiques et de nouvelles façons de faire. Nous assistons à un changement d'âge, soit 12-18 ans au lieu de 14-19 ans.Le projet fut expliqué aux jeunes qui l'expliquaient à d'autres jeunes. L'opération fit boule de neige et la fréquentation augmenta de façon significative. C'est à ce moment-là que le concept de citoyens-enne actifs-ve, critiques et responsables prit de l'ampleur dans les mœurs du centre de jeunes. Avec une permanence stable et une équipe de bénévole constante et efficace, cela fit du centre des jeunes» un endroit d'actions où il était possible de réaliser plein de projets (films, lipsing, show, pièce de théâtre, discussion sur leur vécu, etc.)En 1986, le centre des jeunes de Farnham Inc. devient membre du RMJQ (Regroupement des maisons de jeunes du Québec). Par ce fait, le Centre des Jeunes accepte de suivre la philosophie du Regroupement et, plus important encore, le CDJ n'est plus isolé dans son patelin. Il fait maintenant partie d'un Regroupement provinciale qui va, sans cesse, en grandissant.
En 1991, l'organisme fait une autre cure de rajeunissement. Premièrement , le nom change pour «La Maison des Jeunes de Farnham». Deuxièmement, elle déménage dans les locaux actuels dans la Maison Communautaire. Les nouveaux locaux nous ont permis, entres autres, de faire plus de 2 activités ou ateliers simultanément grâce à un appui financier de la Municipalité de Farnham.
La Maison des Jeunes a acquis au fil des années sa reconnaissance dans la communauté. Plusieurs projets sont mis de l'avant comme celui de la mise en place d'un travailleur de rue, d'un superbe Skate-Park, d'un Skatefest et de la semaine de la sensibilisation à l'emploi.Nous vous avons fait parcourir en accélérée les 24 premières années de la vie de la Maison des Jeunes de Farnham. Nous n'avons pas la prétention d'avoir relaté toutes les prises de position, les actions et les événements qui s'y sont déroulés puisque chaque aspect de la vie des gens associés au projet de la Maison des Jeunes de Farnham aurait pu à lui seul faire l'objet d'une histoire spécifique.
Nous espérons que cette historique puisse servir aux divers acteurs et actrices de la Maison des jeunes et à la population pour mieux situer l'origine et le développement du projet Maison des Jeunes de Farnham Inc. Nous souhaitons aussi que ce document éveille la curiosité de ceux et de celles qui connaissent moins ce projet et leur donne envie d'en savoir un peu plus.La situation des jeunes dans notre société démontre que les Maisons des Jeunes demeurent tout aussi essentielles que lors de leur création dans les années 70. Les conditions de vie des jeunes sont loin de s'être améliorées depuis cette époque. Au contraire, elles ont plutôt eu tendance à se détériorer.À cet égard, le projet Maison de Jeunes constitue une richesse extraordinaire sur laquelle peut compter une communauté comme Farnham. La Maison des Jeunes a démontré, à maintes reprises, qu'elle peut jouer un rôle important, non seulement dans le domaine de la prévention mais également en faisant valoir les intérêts des jeunes dans les grands débats qui animent notre société.
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